Le Martyre
Le Martyre
C’est magnifique d’être là sans préparation. Qu’il n’y ait pas de malentendu: je veux dire “sans discours programmé à l’avance,” mais en m’étant préparé à fond dans le Seigneur. Il nous faudrait toujours demeurer en Lui, afin de pouvoir insister “à temps et à contre-temps.” Ce matin je me sens tout particulièrement “en Lui,” saturé de l’Esprit de Dieu, en vue probablement de votre bénédiction plus que de la mienne, étant donné le poids de cette parole si grave que j’ai reçue. En fait, elle est à la fois grave et joyeuse. Il s’agit d’un paradoxe de la foi, d’un festin dont seuls peuvent se régaler ceux qui sont mis à part. Il peut arriver, en effet, qu’une parole soit tout à la fois lourde, exigeante, grave, solennelle et joyeuse. C’est bien le cas du sujet que le Saint-Esprit m’a mis à cœur ce matin: le martyre.
Un tel sujet n’a rien de théorique ni de scolaire. Il ne s’agit pas d’un thème qui suscite habituellement la curiosité, ni d’un phénomène historique concernant quelques rares individus au long des siècles. En réalité c’est l’expérience normative, l’expérience suprême de l’Eglise dans toutes les générations, et particulièrement la nôtre en ces temps de la fin. Cela ne doit pas nous donner froid dans le dos, ni nous faire gémir “mais pourquoi donc moi?” C’est un sujet que nous devons aborder dans la joie, à cause du grand privilège qu’il confère: en effet, il nous obtient une couronne, nous évite de paraître tête nue devant le Seigneur.
Le Seigneur m’a mis à cœur un passage que je ne lis pas souvent, mais je crois qu’il veut que nous le lisions ensemble: les chapitres 6 et 7 du Livre des Actes, qui relatent l’histoire du premier martyr de l’Eglise primitive. Les choses qui étaient au commencement se retrouvent toujours à la fin. Ce principe, je pense, vous est familier. Si vous voulez avoir un aperçu des constantes divines, il vous faut considérer ce qui a été donné au début, la manifestation originelle, première, et authentique. Ainsi on comprend mieux ce qui doit se manifester à la fin, et on fait abstraction de toutes les choses indécises et confuses de la période intermédiaire. Car ce qui se trouve au commencement est non seulement originel, mais encore pur et véridique.
Nous sommes dans un temps de restauration, et il m’apparaît que nous allons vers une collision, vers un glorieux sommet où l’on retrouvera toutes les caractéristiques de l’époque primitive. En fait, le martyre définit l’Eglise dans ce qu’elle a de plus essentiel, de plus pur. Il n’est pas du tout certain que nos propres vies se terminent par un martyre; en effet ce ne sont pas nos derniers instants qui constituent l’enjeu, mais tous nos instants. L’Eglise qui est en paix avec cette conclusion-là est une Eglise qui n’est pas simplement capable de bien mourir: elle est capable de vivre.
La véritable question est de savoir si nous sommes capables de vivre en martyrs, et pas seulement de connaître quelques instants héroïques avant de rendre l’âme. Comprenez-vous cela, mes amis? Les derniers instants ne sont que la révélation de ce que furent tous nos instants, et il importe que tous nos instants aient un caractère prophétique et apostolique. Vivre ainsi, c’est vivre vraiment; ce témoignage-là est un témoignage véridique. Quand le Seigneur a dit: “Vous serez mes témoins,” Il ne parlait pas de distribuer des tracts ni d’attraper quelqu’un par le revers de la veste dans un autobus. Il voulait dire: “Vous serez ‘martyria’ “: vous serez mes martyrs. Le martyre est en effet le témoignage véridique, le témoignage suprême. Tout ce qui n’atteint pas au martyre est un témoignage incomplet, tronqué, au sujet de Celui qui est le Premier-né de Dieu, le premier et le véritable martyr de Dieu. Tout ce qui témoigne de Jésus est en rapport avec Son martyre; et les grands saints qui n’ont pas aimé leur vie au point de craindre la mort appartiennent à cette lignée. Je vais jusqu’à croire que ce matin leur présence invisible nous entoure ici même, car ils ne sont pas au complet sans nous.
Si nous croyions cela, si nous le savions, si nous le sentions, combien nos cultes seraient différents! Nous saurions que nous avançons dans une direction définie. Chaque enseignement, chaque étude biblique, chaque proclamation de la parole seraient une préparation à cette fin, à laquelle s’attachent des conséquences glorieuses, éternelles.
Qui fut donc le premier martyr du Nouveau Testament? Un juif du nom d’Etienne. II servait aux tables. Il ne nous faut pas perdre de vue ce point, sinon nous risquerions de tenir les grands apôtres et les grands martyrs pour des surhommes, des héros, avec qui nous n’avons rien de commun; si c’était vrai, la question du martyre ne nous concernerait en rien. Mais il nous faut le savoir : c’étaient des personnes en chair et en os, semblables à nous en toutes choses. Ils étaient ordinaires en même temps qu’extraordinaires. Tel est le génie de la foi. Etienne, donc, servait aux tables. Lisons le chapitre 6 du Livre des Actes.
Mais d’abord, pourriez-vous, je vous prie, arrêter ce ventilateur et ce climatiseur, de manière à supporter un peu d’inconfort pendant ce message? Il y a une sorte d’incompatibilité entre une réflexion sur le martyre, et le confort d’une pièce climatisée. Mieux vaut transpirer un peu; et… comment se fait-il que mon esprit pousse toujours un soupir de soulagement quand la technologie humaine est réduite au silence? Cette question est plus importante qu’il n’y paraît de prime abord. Nous avons déjà chèrement payé un confort qui est incompatible avec le noble thème du martyre. Il nous faut déclarer la guerre à la facilité, accueillir volontiers ce qui nous coûte un peu de peine, bien que le monde entier coure après le confort et ne manque pas d’énumérer toutes les raisons de ne pas renoncer à quoi que ce soit. Que dit-il, le proverbe, déjà? ” Parce qu’il manquait un clou, le cheval a perdu un fer ; parce qu’il manquait un fer, on a perdu le cheval ; parce qu’il manquait un cheval, on a perdu la bataille ; et en perdant la bataille, on a perdu la guerre ; et tout cela, à cause d’un clou.”
Comment nous comporterons-nous lors de l’épreuve suprême? La question ne se tranchera pas au dernier moment. C’est maintenant que tout se joue, à propos d’un climatiseur, d’un hamburger de plus, d’une glace de plus. Cette indulgence envers notre sensualité, que le monde entier déclare légitime, n’est pas sans rapport avec la question de savoir si nous céderons ou si nous tiendrons quand viendront les tensions et les pressions de la dernière heure. Ce sont toutes nos heures, donc, qu’il faut replacer dans ce contexte; tous les éléments de notre vie présente il nous faut les voir comme la préparation de notre fin, sinon nous ne vivrons pas comme il se doit. Il nous faut avoir cette perception apostolique qui permet de vivre l’instant présent sans perdre de vue les réalités de la foi dans leur ensemble: je veux parler des choses qui étaient au commencement et qui se perpétueront jusqu’à la fin, sinon nous ne verrons pas comme il se doit. Ne pas avoir cette perception-là, c’est avoir une perception singulièrement rétrécie du présent, une perception conditionnée par les facteurs culturels et nationaux : c’est être prisonniers du temps, prisonniers de notre culture ; et dans ce cas notre témoignage auprès des autres sera sans portée, car nous regarderons la vie sous le même angle qu’eux; notre angle de vision ne sera pas celui de l’éternité, car loin d’être établis dans les lieux célestes, nous serons installés sur le même plan que les autres, et nous aurons fait nôtres leurs valeurs. Seul notre vocabulaire nous différenciera d’eux, le nôtre, dans ce cas, étant religieux.
“Vous serez mes témoins,” a dit Jésus, et non “vous rendrez votre témoignage.” Mes amis, c’est une façon d’être. Tout se joue sur la qualité de notre vie ; c’est là ce qui détermine tout. Et nous autres Américains, que Dieu nous bénisse, nous sommes tellement axés sur le “faire.” Le “faire”, c’est facile. Etre, voilà ce qui coûte. Si notre faire ne découle pas de notre être, il n’a rien d’apostolique. Il n’a pas non plus valeur de témoignage. Aujourd’hui je vous invite à être des témoins, à être des martyrs; et ce, dès aujourd’hui.
Dans le chapitre 6, au verset 1, nous apprenons que les disciples se multipliaient, et que les Grecs se mirent à murmurer contre les Juifs, car les veuves juives étaient favorisées dans la distribution des parts quotidiennes. Alors les douze réunirent l’ensemble des disciples et dirent:
II ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables; c’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes de qui l’on rende un bon témoignage, remplis de l’Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cet emploi. Pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. Ce discours plut à toute la multitude. Ils élurent Etienne, homme plein de foi et d’Esprit Saint (Actes 6:2-5).
C’est ainsi que nous faisons la connaissance d’Etienne. Cela nous donne un aperçu poignant de la nature de cette première Eglise, Eglise apostolique, Eglise glorieuse: pour une tâche aussi ordinaire, aussi terre-à-terre que le service des tables, elle demandait “des hommes pleins du Saint Esprit et de sagesse.” Vous savez, si nous avions parmi nous de tels hommes de nos jours, nous leur confierions les charges les plus élevées au service de Dieu et de l’Eglise; nous ne leur demanderions pas de faire le service des tables. Cependant, je crois que dans le Royaume de Dieu, rien n’est ordinaire ni terre-à-terre. Comprenez-vous cela? Le sens de l’expression “terre-à-terre” est évident. Mais c’est précisément dans les situations ordinaires que se forme le caractère apostolique. Cela vous aurait-il plu de servir ces veuves grecques et juives, qui s’étaient mises à murmurer, entre qui il y avait des rivalités, une compétition qui infectait déjà l’Eglise primitive? Si on n’avait pas réglé cette question, elle aurait fort bien pu affaiblir ou détruire cette communauté glorieuse.
Il n’en aurait pas fallu davantage, car un peu de levain fait lever toute la pâte. Les veuves non-juives se sentaient défavorisées, ayant l’impression que les juives étaient bien mieux traitées par cette Eglise juive. Il y avait là une situation potentiellement explosive, avec différences raciales et problèmes ethniques à la clé. L’Eglise aurait pu être tuée dans l’œuf. On n’a pas de mal à imaginer que l’ennemi était là, profitant de la moindre occasion pour semer la dissension et démolir l’Eglise. Voilà pourquoi les apôtres, qui étaient eux-mêmes la sagesse du Seigneur, ont dit: “Choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, remplis de l’Esprit et de sagesse…” En effet leur rôle ne se limitait pas à poser les plats sur les tables; les petites choses sont également de grandes choses: tout porte à conséquence. Un enjeu éternel s’attache à toutes choses, mais nous ne le voyons pas. Nous sommes anémiques, ramollis et complaisants, simplement parce que nous ne voyons pas la vie dans cette lumière d’éternité. Nous ne voyons pas que nous sommes impliqués dans des réalités éternelles. Nous avons besoin que nos yeux s’ouvrent. Etienne était avant tout un homme aux yeux ouverts. A la fin du chapitre 7, nous apprenons qu’il voyait “les cieux ouverts” et Jésus debout à la droite du Père. Il voyait ce qui est. Je crois qu’il n’a pas eu cette vision seulement au dernier moment, mais que constamment, il voyait.
Je suis tellement privilégié. Bien des fois je suis allé en Allemagne de l’Est, et je n’oublierai jamais une chrétienne que j’ai rencontrée là-bas. On pourrait dire qu’elle était une femme de pasteur ordinaire; dans une région bien connue pour ses traditions occultes et son histoire remplie de sorcellerie, il y avait donc cette femme. Chaque fois que je parlais avec elle, elle avait la main sur le cœur. Sa conversation était parsemée d’allusions à Dieu, au Seigneur, et tout en parlant, elle hochait la tête et levait les yeux. Elle ne me regardait jamais, mais levait constamment les yeux. Je me demande ce qu’elle voyait. Lorsque je levais les yeux, moi, je ne voyais rien d’autre qu’un plafond fendillé, du plâtre écaillé. Mais de toute évidence elle voyait quelque chose, bien plus haut, bien au-delà du plafond: quelque chose de grand. Cela affectait toute sa façon de voir.
Ecoutez-moi bien. Si vous recevez dans votre esprit les chapitres que nous lisons en ce moment, et si vous leur permettez d’imprégner votre vision, plus jamais vous ne pourrez vous satisfaire d’un peu de charismatisme dans votre existence. Nous avons traité le Saint-Esprit comme s’il était une denrée bon marché; nous L’avons utilisé pour améliorer l’ambiance de nos réunions, de nos dénominations défuntes. Frères et sœurs, la gloire du Saint Esprit a été donnée pour quelque chose de bien plus grand. Je me demande bien si nous avons reçu cet Esprit en plénitude: II est, justement, l’Esprit du martyre, l’Esprit éternel par Lequel Jésus en Personne a offert au Père Sa vie immaculée. Ce que nous avons reçu, c’est quelque chose d’autre, qui me fait souvent me demander s’il s’agit bien de l’Esprit de Dieu. C’est quelque chose qu’on obtient trop facilement, à trop bon compte, et les signes de sa présence ne montrent pas des vies transformées, des hommes qui dans l’Eglise primitive auraient eu le calibre qu’il fallait pour servir aux tables.
“Ils élurent Etienne, homme plein de foi et d’Esprit Saint.” Au verset 8, on a: “Etienne, plein de grâce et de puissance, opérait de grands prodiges et des signes parmi le peuple.” Quoique je sois chrétien depuis un quart de siècle, je voudrais prononcer ce mot, “plein,” comme pour la première fois. Remarquez combien de fois on emploie cet adjectif pour parler d’Etienne. C’est à cela, me semble-t-il, qu’il nous faut arriver. Ne pas être plein, n’avoir reçu l’Esprit de Dieu qu’en partie, c’est en quelque sorte être disqualifié. Il faut la plénitude, ou rien; tout, ou rien. Là où il y a cette plénitude, il y a communication de la vie de Dieu, manifestation de Sa puissance, de Son authenticité. Qu’est-ce que cela signifie? Ce mot, “plein”, savourez-le comme on savoure un vin, et ne vous hâtez pas trop de l’avaler. Goûtez-en la saveur âpre, piquante, puis laissez-le glisser au-dedans de vous, créer en vous le désir de la vie. “Plein d’Esprit Saint.” Comment se fait-il que nous ne soyons pas pleins? C’est que les esprits s’excluent réciproquement: il y a l’esprit du monde, et l’Esprit de Dieu.
Que de fois j’ai enjoint à de jeunes chrétiens de se faire couper les cheveux, de renoncer à cette petite mèche sur la nuque! Ou encore de retirer cette sorte de bande qu’ils portent au poignet, et qu’on appelle “bracelet d’amitié”, ou je ne sais quoi encore ; ou de renoncer à divers autres “ornements culturels” auxquels nous sommes tellement accoutumés qu’ils ne nous inspirent même plus un mouvement de recul. Une sœur m’a même raconté qu’après avoir ôté une Etoile de David elle avait éprouvé une joie incroyable, une grande libération, un souffle du Saint Esprit. Pour ma part, je me garde bien de me mettre n’importe quoi autour du cou ou sur le corps.
Séparez-vous, dit le Seigneur. Ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles (2 Co. 6:17-18).
Si nous ne sommes pas pleins du Saint Esprit, c’est qu’à des degrés divers nous sommes ouverts à l’esprit de ce monde, qui s’est emparé de la place qui devrait revenir exclusivement à l’Esprit de Dieu. Il nous faut nous examiner périodiquement pour savoir si nous sommes bien dans la foi. Ces choses ont été écrites pour notre instruction. Que Dieu nous garde de penser qu’Etienne était quelque surhomme extraordinaire, fait d’une étoffe héroïque dans laquelle vous et moi ne sommes pas taillés. Etienne était un homme de chair et d’os tout comme nous, mais c’était un homme sanctifié, un homme mis à part. Il était plein de sagesse et d’Esprit Saint. Et s’il fallait un homme de cette trempe rien que pour servir aux tables au début de l’histoire de l’Eglise, que ne nous faut-il pas à la fin de son histoire, quand les puissances des ténèbres entreront en collision avec les puissances de lumière dans un ultime accès de fureur apocalyptique, où il est dit que la prostituée de Babylone sera ivre du sang des martyrs? Et ceux qui auront été décapités à cause du Seigneur crieront, “Jusqu’à quand, Seigneur, tarderas-Tu à nous faire justice?”
Telle est l’image que l’Ecriture nous donne de la fin, aussi bien dans l’Apocalypse que dans cet ouvrage apocalyptique de l’Ancien Testament, le Livre de Daniel. A la fin, les saints seront vaincus. Dieu donne aux pouvoirs des ténèbres le droit de vaincre les saints. Je ne l’invente pas: c’est la Bible qui le dit. Qu’est-ce que cela signifie, et pourquoi Dieu permettrait-il une chose pareille? Nous ferions bien de nous poser la question, car les temps ne sont plus très loin où ces choses arriveront. Savez-vous ce que je dis à l’Eglise dans le monde occidental, depuis des décennies? Honte à nous! L’absence de persécution est un scandale. Honte à nous, car notre vie chrétienne est si timide, si mécanique, si anodine, que beaucoup d’entre nous pouvons être chrétiens pendant toute une vie, sans jamais rencontrer d’opposition, ni de scandale, ni d’opprobre, ni de persécution, ni de souffrance. Or la nature même de la foi apostolique nous garantit une réaction de la part du monde. Si cela n’a pas été le cas jusqu’à ce jour, cela ne plaide pas en notre faveur: c’est bien plutôt une honte. Nous vivons au-dessous de la norme apostolique, sinon nous aurions suscité cette réaction depuis longtemps. C’est donc un privilège d’avoir rencontré en Allemagne de l’Est des femmes qui lèvent constamment les yeux vers le ciel.
Il y a exactement un an, j’ai eu également le privilège de me trouver au Zimbabwe en Afrique, pour prendre la parole pendant un culte d’actions de grâce en souvenir de seize chrétiens qui avaient été mis à mort, là, à coups de hache. Ces gens vous auraient tous surpassés, tant que vous êtes, par leur beauté, leur connaissance des langues, leur profession, tout leur savoir-faire et leurs qualifications. Le monde n’était pas digne d’eux. Il ne s’agissait pas d’anciens drogués dépenaillés, un peu déséquilibrés, qui se seraient tournés vers Jésus-Christ. C’étaient des gens qui auraient pu réussir, avoir de très belles situations; mais ils avaient choisi de renoncer à tout cela pour aller vivre dans un coin reculé de l’ancienne Rhodésie du Sud; c’était une région troublée, sortant de huit années de guerre civile. Un gouvernement noir avait été formé. La plupart des blancs s’étaient enfuis par peur de ce qui allait arriver. Les blancs qui étaient restés étaient des chrétiens pour la plupart. Ils restaient parce que le Saint-Esprit les y poussait; ils désiraient contribuer à l’avenir de cette nation, et voulaient bien se soumettre au gouvernement noir, au risque de perdre leurs terres, ou de perdre la vie, car la tribu qui avait perdu le pouvoir se répandait dans la campagne, essayant de renverser le gouvernement en place et s’attaquant aux agriculteurs blancs. Ces chrétiens se sont établis dans cette région afin de fonder une communauté de la réconciliation. Ils n’étaient pas armés, ayant décidé de faire confiance à Dieu pour leur vie et leur sécurité. Au bout de sept années dans cette région, ils avaient remarquablement bien réussi. Ils faisaient de la pisciculture et ils élevaient des volailles, ce qui relevait considérablement le niveau de vie de la région, qui avait connu une longue période de dépression économique. La réussite était à son comble, quand les événements survinrent inopinément. C’est toujours ainsi que cela arrive, au moment où l’on s’y attend le moins. La réaction qui est la nôtre, quand nous sommes ainsi pris au dépourvu, montre tout simplement la mesure de notre foi. Celle-ci ne se mesure pas à nos “Amen!” ni à nos “Alléluia!”: ce qui compte, c’est ce que nous sommes, au moment ultime, au moment suprême. Tout est mis au jour à ce moment-là. Et nous, comment réagirons-nous quand nous serons pris au dépourvu, quand tout à coup notre vie même sera gravement menacée? Voilà ce qu’ont vécu les gens dont je vous parle. Ils n’ont pas été dignement mis à mort par un peloton d’exécution, mais tués à coup de trique et de hache, un à la fois. On les a emmenés, les poignets attachés avec du fil de fer barbelé en guise de menottes. On les a emmenés dans un bâtiment, et là, toute la nuit, on n’a entendu que les coups de hache. Pas un seul hurlement, pas le moindre cri ni le moindre gémissement. Aucun n’a supplié les meurtriers de lui laisser la vie sauve.
Une chose est certaine: c’est que les racistes fanatiques noirs qui les ont tués ont reçu un témoignage, le témoignage suprême. Quand il paraîtra devant Dieu, pas un seul d’entre eux ne pourra soutenir qu’il n’a jamais vu la gloire de Dieu dans le visage de ses saints.
J’ai donc eu le privilège de revenir sur ces lieux pour ce culte du souvenir. J’ai revu les bâtiments, à présent calcinés, que j’avais visités bien des années auparavant, quand j’avais rendu visite à ces frères avec lesquels je correspondais. Cette question du martyre n’avait plus rien de théorique: j’avais correspondu avec ceux qui étaient morts ainsi; nos vies s’étaient touchées.
Quand j’ai appris ces événements, j’étais à New York, prospectant pour le Seigneur, et craignant que mes propres frères juifs ne m’ôtent la vie dans ma ville natale, cette grande Babylone. J’ai dit au frère qui était à mes côtés, quand la nouvelle nous est parvenue: “Le prochain récit ne viendra pas de si loin”. Ce n’est pas toujours derrière le rideau de fer ni en Afrique, ni dans des endroits réputés ténébreux que cela se passera. Désormais on le verra arriver dans les rues d’Honolulu, de Manhattan, et de San Francisco, dans tous les lieux où ces immondes et féroces puissances de l’enfer ne peuvent supporter la gloire qui rayonne des enfants de Dieu sanctifiés.
J’ai été reçu à Johannesburg dans la demeure d’un riche médecin, dont l’épouse, une chrétienne, était parente des martyrs du Zimbabwe. Sept membres d’une de ces familles avaient été mis à mort le même jour! Ce médecin, un inconverti, était l’un des leaders de la communauté juive. Il incarnait toutes les valeurs éthiques, tous les accomplissements que les juifs exaltent, mais il restait inconverti. Il m’a dit: “Ces gens m’agaçaient. Il y avait parmi eux un de mes meilleurs amis, qui avant sa conversion était un type épatant, drôle au possible. On allait au bar ensemble, on buvait un bon coup. Lui, c’était un don juan et un bon vivant. Mais après sa conversion il est devenu insupportable. Il n’arrêtait pas de me raconter son témoignage et de dire, en pointant l’index vers moi: “Tu as besoin d’être sauvé!” Je n’arrivais pas à le supporter, et je regrettais notre amitié perdue. Mais vers la fin, Art, me dit-il, ces gens avaient changé. Vers la fin, ils avaient le visage rayonnant. Ils ne me travaillaient plus comme au début, mais leur silence en disait bien plus long que leur attitude initiale au moment où ils me cassaient les pieds.” Quand il m’a dit qu’ils avaient le visage rayonnant, j’ai pensé au chapitre que nous lisions tout à l’heure: “Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin fixaient les regards sur Etienne et virent son visage comme celui d’un ange” (Actes 6:15).
Vous voulez éviter le martyre? Conservez la même tête qu’aujourd’hui. Nous sommes bien gentils, mais pas rayonnants. Si vous permettez à Dieu de vous donner un visage angélique, il ne se passera pas longtemps avant que nous ne rencontriez l’opposition et la persécution. Le monde est encore ennemi de Dieu; les ténèbres haïssent toujours la lumière et voudraient toujours l’éteindre. Ce matin, nous pouvons choisir jusqu’où nous voulons aller avec Dieu, et à quel point nous voulons réellement être remplis de Son Esprit. Savez-vous dans quel lieu la gloire de Dieu est présente et rayonne sur le visage des siens? C’est dans l’Eglise. Mais pas dans une église où l’on se rend simplement pour occuper une chaise. Pas dans l’église composée d’individualistes qui condescendent, le dimanche, à s’asseoir les uns à côté des autres: dans l’église où le peuple est un. L’église dont les membres vont chaque jour de maison en maison pour y rompre le pain. L’église dont les membres reçoivent la Parole de Dieu, et où l’on se dit la vérité dans l’amour, où l’on s’exhorte réciproquement chaque jour tant qu’il est possible de dire “aujourd’hui”; l’église dont les membres s’admonestent et s’exhortent les uns les autres, avec sévérité s’il le faut. En effet dans ce monde souillé où la femme de Potiphar ne cesse de susurrer: “viens, couche avec moi ; tu vas voir comme c’est bon,” pas un seul d’entre nous ne peut tenir à lui tout seul, et rester debout devant Dieu, avec l’œil en bon état, demeurant pur et propre, s’il ne reçoit pas la force, l’encouragement, les exhortations, la prière et l’exemple que nous donne, au sein du Corps, un peuple uni dans une même pensée et avançant dans une même direction.
Quelle sorte d’église voulons-nous être? Croyez-moi, mes amis, on ne passe pas sans souffrance du régime “culte dominical avec une étude biblique en semaine” à la réalité apostolique. Cette réalité apostolique est en soi une souffrance; elle est humiliation. Elle consiste à se laisser dépouiller de ses masques. Quoique Dieu n’explique pas comment Etienne en est venu à avoir un visage semblable à celui d’un ange, il vous faut savoir que les chapitres 6 et 7 du Livre des Actes ne relatent pas des faits qui se sont produits au lendemain de la Pentecôte. Si trois ou quatre chapitres seulement nous séparent de la Pentecôte, du récit de la descente de l’Esprit, il a pu se passer six ou sept ans dans l’intervalle. L’œuvre sanctificatrice de Dieu s’est poursuivie dans l’Eglise, dans le Corps, pour faire paraître des hommes tels qu’Etienne, tellement remplis de l’Esprit de Dieu et de vie céleste qu’ils ressemblaient à des anges; et cela, pas quand ils étaient assis sur des bancs d’église, mais au moment où ils étaient face à leurs destructeurs, à des gens prêts à leur citer la vie. Le visage d’Etienne était “comme celui d’un ange.” Quand cet homme à Johannesburg a dit: “Art, ils avaient le visage rayonnant”, j’ai répondu: “C’est donc cela. Maintenant, je sais pourquoi ils ont été assassinés.”
Si nous voulons éviter la voie du martyre, il nous suffit de continuer à être ordinaires, à nous satisfaire d’un christianisme dans lequel les cultes succèdent aux cultes, où l’on prend plaisir à entendre une bonne parole bien biblique, à louer et à adorer un peu le Seigneur, puis on rentre chez soi vivre une vie médiocre. Mais si nous voulons donner gloire à Dieu et être ses témoins (et Dieu permettra aux forces anti-christiques à la fin des temps de faire la guerre aux saints et de les vaincre), alors il nous faut vivre tout autrement dès maintenant, parce que c’est en étant vaincus que nous vaincrons. C’est ce que nous manifesterons au dernier moment, au moment suprême, qui donnera la mesure de notre foi, et toutes les années, toutes les journées qui précèdent ce moment nous y préparent.
Vous souvenez-vous de Jésus sur la croix? Et de ce centurion pas très fin, un meurtrier professionnel, qui avait crucifié des gens en grand nombre? Cet homme était resté là, à observer l’agonie douloureuse de Jésus au plus fort de sa souffrance sur la croix. C’est alors que ce centurion a vu quelque chose qu’il n’avait encore jamais vu chez qui que ce soit, quand Jésus rendit l’esprit, quand II pria pour ceux qui L’avaient conduit à la mort, quand II refusa de rendre la pareille à Ses frères juifs qui l’accablaient d’injures, lui disant: descends de la croix, et nous te croirons; tu en as sauvé d’autres, et tu ne peux pas te sauver toi-même?” Ces gens disaient plus vrai qu’ils ne croyaient. Jésus ne pouvait pas, ne voulait pas se sauver Lui-même; et quand II est mort de cette manière extraordinaire, ce centurion obtus, ce non-juif qui n’avait jamais fréquenté d’école rabbinique, qui ne savait rien des Ecritures ni du Messie eut une révélation. Tout ignorant qu’il était, devant une manifestation si glorieuse, il s’écria: “Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu.”
Et maintenant, écoutez-moi bien. D’ici peu, nous allons nous retrouver dans la même situation que l’Eglise primitive. Il y aura une manifestation finale de même nature. Cette fois, c’est l’Eglise qui va se retrouver sur la croix. Cette fois, c’est le Corps de Christ qui suivra le Maître partout où II ira. Nous connaîtrons le même affrontement final, la même souffrance, la même mort que le Maître. Ce que nous manifesterons alors en cette extrémité révélera la qualité réelle de notre vie entière. Crier, hurler, dire “mais pourquoi moi…?”, se tordre les mains de désespoir, ce sera perdre. Qu’est-ce qu’Etienne a manifesté en ses derniers instants? Prenons le chapitre 7. Après avoir passé en revue toute l’histoire du peuple juif devant les docteurs de la Loi et devant ses détracteurs, Etienne résume pour eux tout ce que cela signifie d’avoir la foi. Il en arrive finalement, aux versets 47 et 48, à parler de la maison de Dieu qui n’habite pas dans des temples faits de main d’homme, comme dit le prophète. A qui Etienne s’adresse-t-il? A des hommes dont toute la vie religieuse repose sur un temple fait de main d’homme, à des fonctionnaires religieux qui croient servir Dieu mais en fait Le maltraitent: ils pensent qu’Etienne blasphème contre le saint temple. En les interpellant, Etienne menaçait toute leur existence religieuse, leur lieu de prédilection, leur prestige. Il en ira de même à la fin des temps, lorsque les forces politico-religieuses (dont Jézabel et Achab sont les symboles) formeront une vaste et puissante alliance que nous serons appelés à interpeller, non seulement par nos paroles, mais encore par notre existence même; en effet nous représenterons un autre genre de Temple, dans lequel le Saint Esprit habitera en plénitude.
Le ciel est mon trône, et la terre est mon marchepied, quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera le lieu de mon repos? N’est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses? (Actes 7:49-50).
Après cette citation, Etienne tient des propos terriblement discourtois et polémiques. Il manque totalement de diplomatie. N’aurait-il pas dû être plus sage et s’abstenir d’irriter ces gens? Immanquablement, ils vont se dresser contre lui, pleins d’amertume et de fureur. Comprenez-vous que ces paroles d’Etienne ne procèdent pas d’un calcul, pas plus, d’ailleurs, que celles que je suis en train de prononcer? Je fais confiance au Saint-Esprit pour qu’il décharge Son fardeau sans que j’interfère en calculant quoi que ce soit. On m’a déjà prévenu. Savez-vous où je dois me rendre en quittant cette magnifique île hawaïenne? Après un arrêt de six jours au Minnesota, je vais en Israël: avec tremblement, mais avec détermination. Je ne sais pas si j’en reviendrai vivant, et je ne parle pas là du danger d’être gazé, ni de la guerre nucléaire. Je veux dire “revenir vivant” simplement pour avoir affronté mes frères. En Australie, j’ai déjà été averti prophétiquement au sujet de ce voyage qui sera très dangereux. Je me tiendrai devant des responsables du gouvernement, et je ne dois pas préparer à l’avance ce que je leur dirai; mais Dieu sera avec moi.
Ecoutez ces paroles d’Etienne, mes amis, et comprenez que ces paroles ne procèdent pas d’un homme, mais de Dieu Lui-même:
Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles! Vous vous opposez toujours au Saint Esprit, vous comme vos pères. Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté? Ils ont mis à mort ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, dont vous êtes devenus maintenant les meurtriers après l’avoir livré” (Actes 7:51-52).
Ces hommes étaient-ils là lorsqu’on a crucifié Jésus? Qu’ils aient été physiquement présents ou non, Etienne les accuse d’être partie prenante dans les péchés de leurs pères, ces péchés dont ils ne se sont jamais repentis. Ils ont donc pris part à la mort des prophètes comme à celle de Jésus. La preuve, c’est qu’ils sont sur le point de mettre à mort Etienne. Il nous faut voir comme Dieu voit; il faudrait qu’eux aussi voient comme Dieu voit, pour pouvoir se repentir avant le jour du Jugement de Dieu.
Il nous faut connaître nous-mêmes la crainte de Dieu pour être en mesure de persuader les hommes. Et à moins que notre bouche ne soit abandonnée au Saint Esprit, jamais nous ne vivrons ce genre de confrontation. N’est-il pas beaucoup plus facile de parler des “Quatre lois spirituelles” que des questions qu’abordait Etienne? “Mon frère, es-tu sauvé? Sais-tu que Dieu a un projet pour ta vie? Connais-tu les bénédictions que tu recevras, si tu acceptes Jésus?” Voilà des propos qu’il est bien plus facile de tenir, plutôt que de dire: “Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles! Vous vous opposez toujours au Saint Esprit!”
Je ne vous dis pas que c’est là ce que nous devons dire aux autres ; ce que je veux dire, c’est que quelle que soit la parole que nous adressons à ceux qui sont devant nous, il importe que ce soit la parole de Dieu et non la nôtre. Le Seigneur contrôle-t-il entièrement les vases que nous sommes, au point que nous pouvons exprimer sans compromission ce qui est dans Son cœur, quelles que soient les retombées pour nous? Pasteurs et serviteurs de Dieu qui m’écoutez, comment tiendrons-nous face aux ennemis de Dieu si déjà nous craignons le peuple de Dieu, si nous nous montrons lâches dans l’Eglise, si nous craignons de prononcer une parole qui risque d’offenser, et de nous faire perdre ainsi la faveur des membres de l’assemblée, qui pourraient fort bien nous quitter pour emporter ailleurs leurs dîmes et leurs offrandes? Se tenir avant toute chose en présence de Dieu et pas seulement en présence des hommes, c’est l’attitude du martyr; et cela, pas seulement à l’instant suprême, mais à tout instant. Je pourrais vous raconter bien des choses que Dieu a prononcées par ma bouche au fil des années; c’est la raison pour laquelle certains ne m’invitent pas deux fois. D’autres, si seulement ils le pouvaient, me lapideraient volontiers. Je ne dis pas cela pour me mettre sur un piédestal, car je suis aussi ordinaire que l’était Etienne: en mon temps, j’ai renoncé à terminer mes études au Lycée. Ce que je veux dire, c’est que cette attitude que je décris doit être celle de l’Eglise à la fin des temps: sinon, elle s’apercevra un jour qu’elle fait partie d’une autre église, non plus apostolique mais apostate.
Si vous ne retenez qu’une chose parmi toutes celles que j’ai dites ce soir, retenez ceci: c’est que Katz a prédit que dans les temps de la fin, il n’existera que deux sortes de chrétiens: les apostats, qui constitueront la majorité de ceux qui se diront chrétiens, et qui se satisferont de cultes n’amenant jamais de surprises, et un autre groupe, bien plus restreint, un reste qui s’appellera “le peuple de Dieu.” Le premier groupe haïra, persécutera, et cherchera à détruire le second. Ils nous mettront à mort, assurés qu’en ce faisant ils rendent service à Dieu.
Chers frères et sœurs, écoutez-moi. Peu m’importe le charme romanesque du paysage hawaïen aujourd’hui, s’il nous distrait de ces vérités apostoliques. Ce sont des vérités centrales, malgré tout ce que perçoivent nos yeux de chair. Nous ferions bien d’aligner notre vie sur ces vérités-là plutôt que sur les choses visibles. Je vous le déclare: si nous ne nous livrons pas sans retour au pressoir de Dieu, afin de ressembler journellement un peu plus aux Etienne de notre génération, nous allons nous retrouver, dans le camp de ceux qui vont les lapider. Il n’existera pas de position neutre, intermédiaire entre les deux camps. Il n’y aura que deux possibilités parfaitement tranchées. Chaque jour qui passe, chacune de nos décisions, chacun de nos choix nous rapproche soit de l’un, soit de l’autre de ces pôles. A la fin il y aura deux catégories de gens. L’une portera le Nom du Seigneur Dieu et de l’Agneau, et l’autre, la marque de la bête. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une marque qui n’interviendra qu’au dernier moment, mais que jour après jour, acte après acte, nous nous soumettons soit à l’Agneau, soit à la bête. Le Jour de Dieu révélera quelle identité nous nous serons donné, en fin de compte.
Ne pensez pas que nous soyons à l’abri de la séduction, que nous ne pourrions pas nous éloigner de la foi tout en continuant à énoncer les vérités de la foi. Nous avons éperdument besoin les uns des autres pour devenir le peuple de la vérité, pour être remplis de Saint Esprit, de sagesse et de puissance, tout en sachant que si telle est notre manière de vivre, nous entrerons inévitablement en collision avec l’hostilité, la souffrance, et la mort.
“En entendant cela, ils furent exaspérés dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui.” Ces hommes qu’Etienne interpellait ont vraiment vécu un instant d’éternité. Transpercés de part en part, ils n’avaient plus que deux solutions: soit de tomber aux pieds d’Etienne, en disant “Hommes frères, que devons-nous faire?” soit de prendre des pierres pour le lapider. Cela vous plairait-il d’être un prédicateur dont les paroles ne laissent aux hommes que deux solutions: ou bien crier “Que faut-il que je fasse pour être sauvé?” ou bien parce qu’ils ne peuvent supporter vos paroles, se boucher les oreilles et se ruer sur vous comme un seul homme pour vous ôter la vie? Nous aimons tous voir les gens tomber devant Dieu et se repentir. Nous aimons tous voir l’œuvre puissante de l’Esprit, qui amène les hommes à la vérité. Mais croyez-moi, si nous n’acceptons pas de nous trouver face à des gens hostiles, face à ceux qui seraient capables de se ruer sur nous comme un seul homme, Dieu ne se servira pas de nous pour ceux qui tomberont à nos pieds en criant: “que nous faut-il faire?”
Face à la foi, ces hommes eurent le cœur transpercé, mais ils ne se repentirent pas. Ils grinçaient des dents contre Etienne, tant ils trouvaient insupportable tout ce qu’il représentait. Si seulement il n’était pas là! Si seulement on pouvait réduire à néant son interpellation! Alors on ne se sentirait pas remis en question par son visage angélique, par ses paroles pleines de conviction, et par l’onction qui est sur ces paroles pénétrantes! Si seulement on pouvait en toute tranquillité perpétuer ce pseudo-judaïsme qui offre la possibilité d’accomplir d’agréables performances, et qui est source de revenus! Tout irait bien, alors! Mais voilà que son existence même nous perd, et dévoile le caractère menteur de ce que nous exaltons.
C’est ainsi que les choses se passeront à la fin. L’existence même du peuple de Dieu révélera et condamnera tout ce qui est faux. J’ai eu l’occasion d’évoquer le temps où j’étais tout nouveau chrétien, après ma conversion à Jérusalem au cours d’un an de congé que j’avais pris quand j’étais professeur. Je suis revenu en Californie, dans l’établissement scolaire où j’avais été un militant marxiste en vue, la Bible sous le bras, et déclarant que “la solution était en Jésus-Christ.” Avez-vous jamais perdu tous vos amis en une seule soirée, comme cela m’est arrivé? Ils avaient organisé une réception pour fêter mon retour. Alors j’ai donné mon témoignage. Jamais je n’avais vu pareille colère, pareille amertume, pareille hostilité, alors que dans le passé, quand j’étais adultère et corrompu comme eux, tous m’aimaient! Le lendemain de cette soirée, alors que j’étais dans la voiture d’une collègue, une juive chez qui je logeais, il sortit de la bouche de cette femme un tel torrent d’obscénités, de fiel, et d’injures, que j’ai ouvert la portière et quitté une voiture en marche! Comment cela se fait-il? Quand j’étais marxiste, communiste, humaniste, pragmatiste et existentialiste, je réunissais tous les suffrages; puis on s’est mis à me haïr quand je suis devenu chrétien. La haine, la violence, le fiel de tous ces gens étaient la preuve indubitable que j’étais réellement entré dans un autre Royaume.
Je me trouvais donc à la cafétéria avec une de ces collègues juives. Je l’irritais abominablement, n’arrêtant pas de donner mon témoignage. Vous savez à quel point on peut être maladroit quand on est jeune dans le Seigneur, quand on a tout le temps envie de placer un argument pour Dieu! L’assemblée que je fréquentais était remplie de convertis qui étaient aussi mes élèves. Ils formaient à eux tout seuls le “groupe des jeunes”; j’avais également amené beaucoup d’adultes. J’avais un cours du soir pour adultes, et c’est ainsi que beaucoup se sont convertis. J’étais en effet trop bête pour faire la différence entre “le sacré” et “le profane.” Pour moi, toute question ramenait toujours à celle de la vie et de la mort, même dans le cadre d’un cours d’histoire. Il n’y a pas à reléguer le Saint-Esprit aux seuls cultes dominicaux; II a Sa place dans les lieux dits “profanes”, pour y apporter la puissance pénétrante de Dieu. Par exemple, certains élèves abordaient la question de la vie après la mort. Où se trouve la solution ? Personne ne savait; puis quelqu’un se souvenait qu’en étudiant l’histoire d’Israël, nous avions parlé de sacrifices et de sang. Alors j’ai pris la Bible qui était sur mon bureau, et je leur ai lu Esaïe 53 sous l’onction de l’Esprit, là dans une salle de cours à Oakland en Californie. Toujours sous l’onction, j’ai dit aux élèves: “Puisque vous n’avez pas voulu venir à l’église, c’est l’église qui vient à vous,” et j’ai fait un appel. Imaginez un peu: dix-sept mains tremblantes se sont levées. Mais je n’ai pas duré longtemps dans ce système scolaire: Dieu m’a donné une promotion.
Chers amis, le monde a besoin de voir tout à nouveau la foi apostolique, la passion apostolique, l’intégrité apostolique. L’Eglise apostolique ne se satisfera pas de cadres de pensée tels que “le profane”, et “le sacré”: elle les dépassera, car c’est l’éternité qui est en jeu: les hommes périssent, et le Seigneur est à la porte. Il nous faut connaître le crainte de Dieu pour être en mesure de persuader les hommes.
Cela nous coûtera tout:
Quand ils entendirent ces choses, ils furent exaspérés dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui. Mais Etienne, rempli d’Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu (Actes 7: 54-55).
Quel affrontement! On a là les pôles opposés: des hommes religieux, et un homme spirituel entre tous. Il y a là de quoi faire pâlir toute cérémonie religieuse: Jésus à la droite de Dieu témoigne du gouvernement céleste de Dieu qui détermine toutes choses sur la terre, y compris notre mort.
Savez-vous pourquoi ces saints, au Zimbabwe, ont pu se laisser tuer à coups hache, sans pousser un cri ni un gémissement, et sans supplier leurs bourreaux de leur laisser la vie sauve? On les avait surpris et emmenés en pleine nuit; ils n’avaient jamais cherché à s’armer, car ils savaient que Dieu était leur Défenseur. Alors si des choses pareilles se passaient, c’était que Dieu Lui-même les avait arrêtées, et qu’il avait Ses raisons, qu’il ne leur était pas indispensable de connaître. Le sacrifice de leur vie accomplissait une oeuvre mystérieuse, à propos de laquelle ils n’éprouvaient pas le besoin d’exiger une explication, bien qu’ils aient été mis à mort de la façon la plus vile et la plus cruelle, eux qui n’avaient fait que le bien.
Qu’auriez-vous dit, si vous aviez été le responsable de cette communauté, et si en entrant dans cet endroit vous aviez découvert les corps déchiquetés des vôtres? Que diriez-vous si en arrivant là vous découvriez le corps déchiqueté de votre femme? Seriez-vous capable d’entrer dans cette salle et de recevoir de la main des hommes la chose que Dieu a décidée? Le croyez-vous, seulement, que ce qui arrive par la main des hommes est décidé par Dieu? Que dites-vous de ces choses, mes amis? Etes-vous les victimes des circonstances, ou bien voyez-vous Jésus souverain dans le ciel, à la droite du Père en cet instant même?
Si nous ne croyons pas cela aujourd’hui, quand le service des impôts ne nous rend pas le trop-perçu, quand nous recevons une rebuffade de notre ami (ou de notre amie), quand ceci ou cela va de travers, si nous croyons que cela vient des hommes et des circonstances plutôt que de Dieu, comment nous préparerons-nous à l’expression finale, à l’expression suprême de Sa volonté? Ponce Pilate tenait Jésus à sa merci, et le Seigneur ne disait rien. “Ne vas-tu pas te défendre? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher ou de te mettre à mort?” Extraordinairement paisible, Jésus a répondu: “Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, si cela ne t’était pas donné d’en haut.” Mes amis, dans ce monde de plus en plus vil et méchant et violent, surtout à l’égard des enfants de Dieu au visage angélique, il nous faut pouvoir marcher dans le calme, dans la paix, dans la sécurité. “Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, si cela ne t’était pas donné d’en haut.” Ce qui descend sur moi d’en haut, je peux le supporter, car si Dieu le permet, II me donne également la force de le supporter.
Peut-être connaissez-vous l’histoire des martyrs, et les conversations qu’ils avaient entre eux dans leurs cellules, quand ils disaient: “Quand on te fera monter sur le bûcher, et qu’on allumera le feu, s’il y a une grâce divine qui te permet de supporter la douleur, alors fais-nous signe.” Savez-vous ce qui arrivait quand ces chrétiens étaient liés au poteau, quand le feu cruel se mettait à crépiter et la fumée à monter, quand la chair humaine encore vivante se mettait à sentir, quand le feu brûlait les cordes qui retenaient les bras? Les martyrs levaient les mains et donnaient gloire à Dieu, au paroxysme de leur souffrance. Quand les principautés et les pouvoirs de l’air voient un tel spectacle, c’en est fait d’eux! Que peuvent-ils faire de plus pour intimider et menacer, lorsque les gens se mettent à louer Dieu au plus fort de la souffrance que leur a valu leur foi dans le Seigneur?
En revanche, nous ne les intimidons pas le moins du monde en ce moment, car de louer Dieu quand on est dans le bien-être, quand on est repu, quand on est environné de toute cette beauté et qu’on ne risque rien, c’est une chose; c’en est une autre de Le louer au milieu des souffrances et de l’affliction. C’est en cela que consiste le témoignage suprême, non seulement à la face des hommes, mais encore à la face des pouvoirs de l’air, qui ne peuvent pas le supporter, car cela les détruit.
Rendrons-nous un tel témoignage à notre dernier jour? Cela dépendra de notre vie actuelle. “Etienne, rempli d’Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel…” (Actes 7:55). Il n’a pas levé les yeux seulement à ce moment-là: il levait constamment les yeux. Il voyait constamment la souveraineté de Dieu. Il ne se considérait pas comme une victime. Lui qui était rempli d’Esprit Saint et de sagesse, qui faisait tant de bien dans l’Eglise, qui opérait des signes et des prodiges, ne réclamait pas d’explications au sujet de cette fin abrupte survenant alors qu’il était encore si jeune. “Quel gaspillage! dira-t-on peut-être. Dieu n’aurait-Il pas pu se servir davantage de lui? Pourquoi a-t-il fallu qu’il soit emporté comme cela?” Etienne ne pose pas la question.
Mais il y avait là un homme qui avait gardé les vêtements de ceux qui lapidaient Etienne. C’était un juif amer et tourmenté, hébreu né d’hébreux, l’élève le plus brillant du rabbin Gamaliel, et un persécuteur qui ne respirait que meurtre et menaces envers l’église. Ce jour-là, Saul eut la vision de quelque chose qui surpassait de loin la religion. Ce fut un aiguillon si douloureux qu’il ne pouvait le supporter; au point qu’il ne dormait plus, mais voyait sans cesse le visage angélique d’Etienne qui disait: “Ne leur impute pas ce péché.” Qu’aurions-nous dit, nous, à nos derniers instants, au moment où les pierres fracturent les os de la face, où le sang coule dans les yeux, où dans la bouche on a le goût de son propre sang? Aurions-nous la magnanimité de dire: “Ne leur impute pas ce péché”? Ou bien dirions-nous: “Punis-les, Seigneur, ces brutes, ces espèces de salauds!” Mais non. Les dernières paroles d’Etienne furent: “Seigneur, ne leur impute pas ce péché.” Après avoir dit cela, il s’endormit. Voilà comment Dieu raconte la mort d’Etienne. Il n’a pas été tué, mes amis, Dieu l’a pris. Il avait atteint le but que Dieu lui avait assigné sur la terre.
Quand j’habitais à New York, j’étais missionnaire auprès des juifs. Certains frères juifs sont venus me dire un jour: “Art, nous avons rencontré des gens de la “Ligue de Défense Juive” aujourd’hui à New York. Ces gens sont des terroristes qui croient rendre service à Dieu en nous mettant à mort. Ils ont dit que toi et Moishe Rosen étiez l’un et l’autre sur leur liste noire et qu’ils allaient vous assassiner.” Alors j’ai dit à ma femme: “Tu sais, on veut m’assassiner.” Elle m’a répondu: “Ne t’inquiète pas, Dieu a encore du pain sur la planche avec toi.” Non, je ne m’inquiète pas. Ces gens ne peuvent rien me faire à moins que cela ne leur soit donné d’en haut; et rien ne leur sera donné d’en haut tant que je n’ai pas atteint le but dans lequel j’ai été envoyé; et ce but inclut notre enseignement de ce matin.
Mais les paroles que je prononce maintenant auront bien plus de prix le jour (peut-être relativement proche) où vous apprendrez que j’ai été mis à mort par des hommes tourmentés par les mêmes esprits des ténèbres que ceux qui agissaient chez les meurtriers d’Etienne et des martyrs de Dieu dans toutes les générations. Quand ma carrière terrestre prendra fin, quand j’aurai achevé ma course, je m’endormirai, mais pas avant. Vous saurez alors que j’ai eu le privilège de rejoindre ceux qui se sont endormis dans la foi.
Paul dit, dans la première Epître aux Thessaloniciens: “Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment” (1 Thess. 4:13). Ceux qui dorment sont ceux qui sont morts en Christ, et non de vieillesse, ou du cancer, ou de tumeurs, ou des autres conséquences d’une vie de péché : ceux qui se sont endormis en obéissant à Dieu par leur souffrance et leur mort. Paul veut que les chrétiens ne s’attristent pas “comme ceux qui n’ont pas d’espérance.” “En effet, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, nous croyons aussi que Dieu ramènera aussi par Jésus, et avec lui, ceux qui se sont endormis. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons, d’après une parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu.” (1 Thess. 4:14-16)
Quel privilège! Quelle couronne! Quelle récompense céleste! Nous serons les premiers à ressusciter et à aller à la rencontre du Seigneur dans les airs, pour être toujours avec Lui, alors que ceux qui se seront contentés du “christianisme du dimanche” dormiront pendant mille ans.
Mes frères et sœurs, gloire à Dieu! Que choisissez-vous ce matin? Jusqu’où voulez-vous aller? Voulez-vous être remplis du Saint-Esprit, de sagesse et de puissance? Voulez-vous avoir le visage qui rayonne comme celui d’un ange? Un visage qui garantit que les puissances des ténèbres s’élèveront contre vous? Voulez-vous que Dieu vous envoie sur les terrains d’affrontement, pour prononcer des paroles qui feront qu’ou bien les hommes se repentiront et tomberont devant vous, ou bien ils grinceront des dents contre vous, et ils n’auront pas le choix de la neutralité? Voulez-vous être au nombre des persécuteurs, ou des persécutés? Voulez-vous être remplis du Saint-Esprit, séparés de l’esprit de ce monde? Voulez-vous ne rien toucher d’impur, pour que Dieu vous accueille?
Inclinons-nous devant le Dieu d’Etienne. Prenons une décision, scellons une transaction dès aujourd’hui. Ne croyez pas que j’aie organisé ce message; ce n’est pas moi qui l’ai choisi. Pour ma part, je voulais prendre un autre sujet : Israël. Il est vrai que la question du martyre et celle d’Israël ne font qu’un: seul un témoin-martyr sera capable de susciter la jalousie des miens, et rien de moins ne suffira. Si vous manifestez de la miséricorde envers les juifs dans les temps de la fin, vous y laisserez la vie.
Jésus bien-aimé, merci d’être le grand témoin-martyr que Tu es. Merci de nous appeler à notre haute vocation en Toi. Seigneur, je crois que Tu désires accomplir quelque chose ce matin, chez les personnes ici présentes. Tu désires sceller quelque chose une fois pour toutes; et il ne s’agit pas simplement de leurs derniers instants, mais de tous leurs instants. Ils prendront position sans crainte devant les hommes, car c’est Toi seul qu’ils craignent. Ils prononceront les paroles que tu mettras dans leur bouche sans souci pour la manière dont ces paroles seront reçues, comprises, appréciées, aimées, ou rejetées. Que quelque chose soit conclu aujourd’hui, Seigneur, entre Toi et ceux de Tes fils et de Tes filles qui choisissent cette voie. Qu’il en soit ainsi pour ceux qui accueillent ta discipline, pour ceux qui ne peuvent pas se passer de la climatisation, d’une dose quotidienne de je ne sais quoi, du confort matériel légitimerais savent que cela les alourdit; qu’ils acceptent d’être sevrés afin de pouvoir faire bon accueil à ce qui les dérange, à ce qui est malcommode. Ils ne veulent pas aimer leur propre vie au point de craindre la mort.
Frères et sœurs, scellez cette transaction maintenant. Voyez en quoi consiste la foi, et à quelle vocation nous sommes appelés. Il est très, très proche, le moment où sera ôté le voile qui dissimule l’hostilité, la haine et la brutalité de ces pouvoirs invisibles qui ont crucifié Jésus. Il leur reste très peu de temps, et ils sont sur le point de déchaîner au grand jour, en ces temps de la fin, toute leur rage contre l’Eglise et contre les juifs. Dans quel camp serez-vous? Décidez-le maintenant. Accueillez la discipline et les épreuves que Dieu envoie. C’est ainsi qu’il donnera forme à Sa nature en vous. Vivez dans l’Esprit. Soyez remplis de l’Esprit, de cet Esprit éternel par lequel Jésus a offert au Père Sa vie immaculée.
Alléluia! Invoquez le Seigneur. Faites-Lui connaître votre décision. Sans conditions. Sans conditions. Sans conditions. Seigneur, qu’avec persévérance je puisse lever les yeux vers le ciel. Que je sois rempli de l’ESprit. Que je voie sans cesse le ciel ouvert. Que je voie toujours Jésus à la droite du Père. Que je reconnaisse que toutes choses procèdent du gouvernement de Dieu et du Trône céleste; que rien n’est fortuit, et qu’il n’y a ni hasard ni accident. Toute souffrance, toute épreuve vient de Toi, pour Ton bien éternel, pour ta gloire, pour la louange de Ton Nom. Remplis-moi de Ton Esprit, et que je puisse m’abandonner à Lui sans réserve. J’ôte de mon corps, de ma pensée, de ma maison tout ce qui vient du monde, tout ce qui attriste Ton Esprit. Je ne veux pas être un chrétien “dans le vent” qui cherche à profiter de ce qu’il y a de meilleur dans les deux mondes: je veux être entièrement consacré à Toi. Je renonce à toute inspiration qui donne la mort, afin que tout ce qui doit venir me vienne par la souveraineté de Dieu, qui nous aime d’un amour éternel, et dont la grâce est suffisante pour tout.
Puisse le Seigneur avoir des témoins de cette qualité quand la ville d’Honolulu célèbre la veille de la Toussaint; un peuple sans peur, dont la vie est déjà offerte. La question de savoir comment notre corps sera offert en sacrifice est tout à fait secondaire. Alléluia, merci, Jésus. Seigneur, puisse la nuée des témoins qui nous entoure se réjouir ce matin: se réjouir de l’œuvre de Ton Esprit et de Ta Parole, se réjouir de ce qui a été conclu ce matin, de ce qui nous rapproche de cette fin que ces témoins attendent. Que les pouvoirs des ténèbres qui planent sur Honolulu frémissent. Pendant si longtemps ils ont fait leurs quatre volontés dans cette ville et dans ce pays. Ils ont tordu et perverti la vérité, suscité la tentation, intimidé et menacé les humains. Ils ont été à la fête tant qu’il n’y a pas eu dans cette région une Eglise de la trempe apostolique; une église qui ne chérit pas sa propre vie au point de craindre la mort, redoutable pour ces esprits invisibles.
Seigneur, veuille sceller quelque chose dans cette assemblée. Etablis dans ses fondements une réalité qui demeurera. Parmi ceux qui la fréquentaient, qu’il y en ait qui cessent de venir, car elle sera devenue un peu trop radicale à leur goût. Que tous ceux que tu veux voir ici puissent y rester, s’y enraciner. Que d’autres viennent s’y ajouter selon ta volonté, afin qu’au milieu de cette vile, Seigneur, il y ait un peuple à la louange de Ton Nom, un peuple de témoins pour Jésus.
Priez maintenant, de votre place. Faites une déclaration devant les hommes, devant les anges, devant Dieu, devant la nuée des témoins invisibles, devant ces principautés invisibles qui vous ont, par le passé, menacés, tentés, intimidés et manipulés à plaisir. Brisez leur pouvoir immonde par la parole qui sortira de votre bouche, en disant: “Oui, Seigneur! Cet appel est pour moi.”
Traduction Lilianne Fleurian
Distribution voxdei.org
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